Mesures spectroscopiques : explorer la matière par sa lumière
Besoin d’identifier, de contrôler ou de suivre un matériau ? La réponse est souvent spectroscopique. La spectroscopie permet d’analyser la matière en étudiant la lumière qu’elle émet ou absorbe. Au cœur des technologies d’optique photonique et quantique, elle révèle des informations invisibles à l’œil nu et s’impose comme un outil essentiel en science, en industrie et dans l’exploration spatiale. Les mesures spectroscopiques ont été développées au XIXe siècle par Robert Bunsen et Gustav Kirchhoff, à l’université de Heidelberg en Allemagne, pour résoudre un problème scientifique et chimique majeur : identifier de manière fiable les éléments présents dans des substances complexes, une tâche qui échappait aux méthodes traditionnelles de l’époque.
Cet article vous invite à découvrir le fonctionnement des mesures spectroscopiques et les raisons pour lesquelles elles sont devenues indispensables dans de nombreuses applications technologiques.
Comment analyser la lumière au-delà de sa simple apparence ? À l’intersection de la physique et de la chimie, la spectroscopie permet de décomposer la lumière émise ou absorbée par la matière afin d’en révéler la composition et les propriétés fondamentales. Utilisée en laboratoire, en astronomie, en médecine ou dans l’industrie, cette discipline issue de l’optique photonique transforme un phénomène naturel en données précises, indispensables pour de nombreuses applications technologiques avancées.
Les mesures spectroscopiques reposent sur l’analyse précise des interactions entre la lumière et la matière. En décomposant un rayonnement électromagnétique en ses différentes longueurs d’onde, la spectroscopie permet de caractériser la composition chimique, la structure et les propriétés physico-chimiques d’un échantillon. Ces mesures quantifient des grandeurs telles que l’absorbance, la transmittance, la réflectance, l’émission ou la diffusion, chacune révélant des informations spécifiques sur la matière étudiée.
Pour obtenir ces données, on utilise des instruments sophistiqués composés d’une source lumineuse adaptée (lasers, diodes électroluminescentes, lampes à large spectre), d’un système optique de séparation spectrale (réseau de diffraction, monochromateur, interféromètre), et d’un détecteur sensible (photodiode, caméra CCD, bolomètre) couplé à des logiciels d’analyse. Ces spectromètres fonctionnent généralement comme des capteurs ponctuels, collectant la lumière d’une zone restreinte via une fibre optique ou un système de collecte, puis extrayant un spectre précis sans former d’image. Cette approche diffère des caméras hyperspectrales qui produisent des images spectrales.
La spectroscopie exploite divers phénomènes optiques selon le mode d’interaction privilégié entre la lumière et la matière : absorption pour étudier les bandes d’absorption caractéristiques, émission pour analyser la lumière spontanée ou stimulée, réflexion et transmission pour caractériser la surface et la structure interne, ainsi que diffusion pour étudier la répartition angulaire de la lumière. Contrairement à la spectrométrie de masse, qui analyse des ions en phase gazeuse, la spectroscopie est non destructive et basée sur des interactions photoniques.

Cette technique trouve des applications étendues dans l’astronomie, où elle permet d’identifier la composition chimique des étoiles et des galaxies — près de 75 % des données du télescope James Webb sont spectrales —, mais aussi dans l’industrie pour le contrôle qualité, la détection de contaminants, ou la caractérisation de matériaux. En biologie et médecine, la spectroscopie est utilisée pour l’analyse non invasive de tissus et fluides, notamment via la spectroscopie Raman ou infrarouge. Elle intervient également dans l’agriculture de précision, la télédétection, la photonique et la chimie analytique.
Ses principaux atouts résident dans sa capacité à fournir une analyse rapide, précise et non destructive, souvent sans contact, avec une sélectivité chimique élevée. Elle s’intègre aisément dans des dispositifs automatisés et embarqués, et bénéficie aujourd’hui de l’appui des techniques d’intelligence artificielle pour détecter des variations subtiles que l’œil humain ne peut percevoir, renforçant ainsi sa pertinence et son efficacité dans des environnements complexes.
En résumé, les mesures photométriques jouent un rôle crucial en traduisant la lumière en données compréhensibles et exploitables, en accord avec la perception humaine. Grâce à des normes strictes et des instruments spécialisés, elles permettent d’assurer la qualité, la sécurité et le confort visuel dans de nombreux domaines, de l’éclairage public aux technologies avancées. Maîtriser ces mesures, c’est maîtriser la lumière elle-même, pour mieux éclairer notre quotidien et nos innovations.
Optech accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de mesures spectroscopiques précises, que ce soit pour la recherche, le contrôle qualité ou le développement de produits innovants.
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